Gabriel Faur — Chant dautomne

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts! J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe; L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd Il me semble, bercé par ce choc monotone Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer


Other Gabriel Faur songs:
all Gabriel Faur songs all songs from 1879