Georges Bizet — Le matin

Le jour renaît! L'astre des nuits pâlit, s'efface Et disparaît Fuyant l'aurore qui les chasse; L'étoile d'or Qui tout à l'heure radieuse Brillait encor Éteint sa lumière amoureuse; Au fond des bois Le rossignol qui pleure et chante Reste sans voix Oubliant sa chanson charmante; À l'horizon Le nuage argenté se dore ; Sur le gazon La fleur nouvelle vient d'éclore ; Ô douce amie Voici le jour! L'heure attendrie Est de retour! Viens ! c'est la vie! Viens ! c'est l'amour! Le vieux berger Sur sa flûte mélodieuse D'un chant léger Vient saluer l'aube joyeuse; Sur le glacier Dans la région diaphane L'autour altier Prend son essor, s'élève et plan; L'astre vermeil Paraît, il bondit, il s'élance; De son réveil Tout chante la splendeur immense; L'air et le ciel La mer, le mont et la prairie Chœur immortel! Divine, éternelle harmonie! Ô douce amie Voici le jour! L'heure attendrie Est de retour! Viens! c'est la vie! Viens! c'est l'amour!


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