Guillaume Apollinaire — Descendant des hauteurs où pense la lumière

Descendant des hauteurs où pense la lumière Jardins rouant plus haut que tous les ciels mobiles L’avenir masqué flambé en traversant les cieux Nous attendons ton bon plaisir ô mon amie J’ose à peine regarder la divine mascarade Quand bleuira sur l’horizon la Désirade Au-delà de notre atmosphère s’élève un théâtre Que construisit le ver Zamir sans instrument Puis le soleil revint ensoleiller les places D’une ville marine apparue contremont Sur les toits se reposaient les colombes lasses Et le troupeau de sphinx regagne la sphingerie À petits pas Il orra le chant du pâtre toute la vie Là-haut le théâtre est bâti avec le feu solide Comme les astres dont se nourrit le vide                              Et voici le spectacle Et pour toujours je suis assis dans un fauteuil Ma tête mes genoux mes coudes vain pentacle Les flammes ont poussé sur moi comme des feuilles Des acteurs inhumains claires bêtes nouvelles Donnent des ordres aux hommes apprivoisés                                             Terre Ô Déchirée que les fleuves ont reprisée J’aimerais mieux nuit et jour dans les sphingeries Vouloir savoir pour qu’enfin on m’y dévorât


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