Guillaume Apollinaire — Vitam impendere amori

Dans le crépuscule fané Où plusieurs amours se bousculent Ton souvenir gît enchaîné Loin de nos ombres qui reculent Ô mains qu’enchaîne la mémoire Et brûlantes comme un bûcher Où le dernier des phénix noire Perfection vient se jucher La chaîne s’use maille à maille Ton souvenir riant de nous S’enfuir l’entends-tu qui nous raille Et je retombe à tes genoux Le soir tombe et dans le jardin Elles racontent des histoires À la nuit qui non sans dédain Répand leurs chevelures noires Petits enfants petits enfants Vos ailes se sont envolées Mais rose toi qui te défends Perds tes odeurs inégalées Car voici l’heure du larcin De plumes de fleurs et de tresses Cueillez le jet d’eau du bassin Dont les roses sont les maîtresses Ô ma jeunesse abandonnée Comme une guirlande fanée Voici que s’en vient la saison Et des dédains et du soupçon Le paysage est fait de toiles Il coule un faux fleuve de sang Et sous l’arbre fleuri d’étoiles Un clown est l’unique passant Un froid rayon poudroie et joue Sur les décors et sur ta joue Un coup de revolver un cri Dans l’ombre un portrait a souri La vitre du cadre est brisée Un air qu’on ne peut définir Hésite entre son et pensée Entre avenir et souvenir Ô ma jeunesse abandonnée Comme une guirlande fanée Voici que s’en vient la saison Des regrets et de la raison


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