Jacques Offenbach — Le berger et la mer

Du rapport d'un troupeau, dont il vivait sans soins Se contenta longtemps un voisin d'Amphitrite Si sa fortune était petite Elle était sûre tout au moins À la fin les trésors déchargés sur la plage Le tentèrent si bien qu'il vendit son troupeau Trafiqua de l'argent, le mit entier sur l'eau; Cet argent périt par naufrage Son maître fut réduit à garder les Brebis Non plus Berger en chef comme il était jadis Quand ses propres Moutons paissaient sur le rivage; Celui qui s'était vu Coridon ou Tircis Fut Pierrot, et rien davantage Au bout de quelque temps il fit quelques profits Racheta des bêtes à laine; Et comme un jour les vents, retenant leur haleine Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux; Vous voulez de l'argent, ô Mesdames les Eaux Dit-il; adressez-vous, je vous prie, à quelque autre: Ma foi vous n'aurez pas le nôtre Ceci n'est pas un conte à plaisir inventé Je me sers de la vérité Pour montrer, par expérience Qu'un sou, quand il est assuré Vaut mieux que cinq en espérance; Qu'il se faut contenter de sa condition; Qu'aux conseils de la Mer et de l'Ambition Nous devons fermer les oreilles Pour un qui s'en louera, dix mille s'en plaindront La Mer promet monts et merveilles; Fiez-vous-y, les vents et les voleurs viendront


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