Reynaldo Hahn — Mai

Depuis un mois, chère exilée Loin de mes yeux tu t'en allas Et j’ai vu fleurir des lilas Avec ma peine inconsolée Seul, je fuis ce ciel clair et beau Dont l'ardent effluve me trouble Car l'horreur de l’exil se double De la splendeur du renouveau En vain le soleil a souri Au printemps je ferme ma porte Et veux seulement qu'on m'apporte Un rameau de lilas fleuri; Car l'amour dont mon âme est pleine Y trouve parmi ses douleurs Ton regard dans ces chères fleurs Et dans leur parfum ton haleine


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