mile Nelligan — Les petits oiseaux

Puisque Rusbrock m’enseigne À moi, dont le cœur saigne Sur tout ce qui se baigne Dans le malheur, À vous aimer, j’élève Ma pensée à ce rêve ; De nous faire une grève Avec mon cœur. Là donc, oiseaux sauvages, Contre tous les ravages, Vous aurez vos rivages Et vos abris : Colombes, hirondelles, Entre mes mains fidèles, Oiseaux aux clairs coups d’ailes Ô colibris ! Sûrs vous pourrez y vivre Sans peur des soirs de givre, Où sous l’astre de cuivre, Morne flambeau ! Souventes fois, cortège Qu’un vent trop dur assiège, Vous trouvez sous la neige Votre tombeau. Protégés sans relâche, Ainsi contre un plomb lâche, Quand je clorai ma tâche, Membres raidis ; Vous, par l’immense voûte Me guiderez sans doute, Connaissant mieux la route Du Paradis !


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