mile Nelligan — Presque berger

Les Brises ont brui comme des litanies Et la flûte s’exile en molles aphonies. Les grands bœufs sont rentrés. Ils meuglent dans l’étable Et la soupe qui fume a réjoui la table. Fais ta prière, ô Pan ! Allons au lit, mioche, Que les bras travailleurs se calment de la pioche. Le clair de lune ondoie aux horizons de soie : Ô sommeil ! donnez-moi votre baiser de joie. Tout est fermé. C’est nuit. Silence… Le chien jappe. Je me couche. Pourtant le Songe à mon cœur frappe. Oui, c’est délicieux, cela, d’être ainsi libre Et de vivre en berger presque… Un souvenir vibre En moi… Là-bas, au temps de l’enfance, ma vie Coulait ainsi, loin des sentiers, blanche et ravie !


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